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Devenu manchot, il pense ne plus pouvoir venger son père et se résigne, alors, à vivre loin du regard du monde. Il se cache pour masquer son impuissance. Mais le monde revient toujours à la face de celui qui le fuit.
Et, alors qu’il vit comme un modeste paysan, des brigands viendront incendier sa demeure et ses champs. Tout prend feu autour de lui. Il ne peut tout perdre en restant immobile.
Son seul bras vaillant s’armera d’un sabre à moitié fendu et ses yeux s’imbiberont d’un livre de kung-fu à moitié brûlé.
Parcours initiatique ou quête identitaire, ou les deux à la fois, quoiqu’il en soit Ding On deviendra quelqu’un tel Personne avant de s'appeler Ulysse.
The Blade c’est la grande classe tout simplement.
Le manchot est une figure importante dans les films de kung Fu (voir la série des One Armed Swordsman). Comme pour Zaitoichi, le masseur aveugle, il s’agit de dépasser son infirmité, de se battre pour exister envers et contre tout.
Tsui Hark sublime le genre à n’en plus finir. Les sabres sont là, mais leurs lames sont enveloppées dans un étui poétique et animé : à double tranchant. Il ne s’agit pas simplement de les manier, il faut vivre avec.
Il y a quelque chose de très humain dans ce film : l’amour, les doutes, la quête personnelle, l’engagement à une cause, oui tous ces thèmes se mixent dans une harmonie pleine de grâce.
Et puis, niveau réalisation, c’est beau.
Tsui Hark filme les scènes comme personne. Il ne nous les propose pas mâchées, toutes faites, non, les plans vivent à leurs rythmes. Nous, spectateurs, nous ne sommes plus omniscients, nous voyons des bribes, des instants délivrés en fonction de l’événement.
La maestria comme on dit.
The Blade est un film en or, sans palme, ni prix, car il vaut mieux que ça.